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Actualité pmu et turf n° 1356

Dernière news du monde du turf et des jeux du pmu datée du Jeudi 12 Janvier 2017

Xavier Hürstel : "Nous ouvrons un PMU par jour"

INTERVIEW - Xavier Hürstel, PDG de la société de jeux, annonce avoir sauvé une année 2016 compliquée grâce à l’international. Moderniser le réseau de points de vente en France reste une priorité.
Xavier Hürstel commence l'année avec les dernières épreuves de la saison du trot, couronnée le 29 janvier, à Vincennes, par le prix d'Amérique. (Christophe Morin / IP3/MAXPPP) Êtes-vous satisfait des résultats 2016 que vous avez publier lundi?
Pour être honnête, l'année a été dure. Il a fallu se battre pour atteindre 9,7 milliards d'euros d'enjeux. Alors, malgré un léger recul de 0,6%, nous sommes satisfaits. Nos leviers de croissance ont joué à plein : + 29% à l'international avec 1 milliard d'euros d'enjeux et + 20% sur les paris sportifs pendant l'Euro grâce à notre partenariat avec l'équipe de France. Les Français ont donc continué à moins parier…
À 11 euros dans les points de vente et 8 euros en ligne, le ticket moyen est en baisse. En période de crise, les ménages font des arbitrages. Notre activité est par exemple très liée au taux de chômage : quand il augmente d'un point, mécaniquement les enjeux baissent de deux points. Cette année, nous avons aussi été impactés par les inondations et bien sûr les attentats. Ils ont entraîné une baisse instantanée de la fréquentation de nos points de vente dans les cafés et bars. En fin de journée, après 17 heures, les gens rentraient chez eux…

"La motivation première n'est pas les gains mais Le gain"

Augmenter les gains ne rendrait pas les paris hippiques plus attractifs?
Nous redistribuons déjà 75% aux joueurs, c'est beaucoup plus que les loteries. Et la motivation première des joueurs n'est pas les gains mais LE gain. Le pari mutuel apporte même une dimension supplémentaire : quand on gagne, c'est que l'on a eu raison face aux autres. Et baisser le coût des paris?
Nous avons déjà lancé les mises fractionnées. On peut miser un demi ou un quart de pari sur un quinté qui est accessible dès 2 euros. Cela permet, à budget constant, d'augmenter les combinaisons possibles. Ce n'est pas une mesure de crise, mais une façon de coller à la réalité de nos clients. Justement, comment en recruter de nouveaux?
Nous sommes en train de mieux segmenter notre réseau. Nous voulons être là où on ne nous attend pas. Ceux qui ne rentreront jamais dans les points de vente traditionnels, nous devons aller les chercher avec de nouveaux PMU. Les habitués, eux, ont le droit d'en avoir un qui change : nous avons donc les PMU Passion pour les turfistes, les PMU Express dans les maisons de la presse, les gares et les aéroports. Nous avons aussi créé des Happy PMU, version light pour les brasseries qui n'en voulaient pas jusque-là. Enfin, nous ouvrons des PMU City dans les centres-villes. Ils représentent une vitrine technologique de tout ce que l'on peut faire : écran géant, bornes libre-service, tablettes grand format.

«Avec de nouveaux clients sur le sport et sur le poker, nous trouverons de nouveaux clients pour les courses»

Combien d'ouvertures sont prévues en 2017?
Nous ouvrons un PMU par jour. En comptant ouvertures et fermetures, nous en aurons 300 de plus à la fin de l'année. À terme, nous visons un PMU pour 5.000 habitants, ce qui représente encore un millier de zones non couvertes. En zone rurale, les fermetures sont plus rares. Tant mieux, car c'est un réseau de proximité auquel nous tenons. Mais nous avons besoin de spots dans les nouvelles zones urbaines. Le PMU a un rôle d'intégration sociale, avec un vrai mix de milieux, de cultures, de religions, un lieu où les gens se parlent et partagent des passions. Comment rajeunir votre clientèle?
Nous avons une conviction : avec de nouveaux clients sur le sport et sur le poker, nous trouverons de nouveaux clients pour les courses. Entre un tiers et un quart ont testé les paris hippiques et ils ont en moyenne dix ans de moins que les parieurs des courses. À des néophytes, on va plutôt vendre les grandes courses. Celui qui aime les gros gains sera plus intéressé par le Quinté+. Cette année, nous allons même lancer un pari mixte entre le sport et les courses. Les chiffres du poker en ligne vous déçoivent-ils?
En 2010, personne ne croyait qu'on pouvait faire du poker en s'appelant PMU et nous sommes le numéro 3 du marché. La loi en France nous pénalise en n'autorisant que des tables entre joueurs domestiques. Mais le législateur travaille à une ouverture avec d'autre pays régulés, ce qui pourrait donner du souffle à un marché stable voire baissier.

"Notre offre est packagée selon les pays"

Votre croissance passe donc par l'export?
Nous avons déjà franchi cette année le milliard d'euros avec des paris réalisés depuis l'étranger. Comme toutes les grandes entreprises, quand on a un marché intérieur qui souffre, il faut savoir exporter. Notre offre est packagée selon les pays. L'Allemagne, la Suisse, la Belgique achètent toutes les courses de la journée. Il y a des pays qui n'achètent que les plus belles compétitions. Cette année, nous avons fait une percée au Japon où il était interdit de parier sur des courses étrangères jusqu'au dernier Prix de l'Arc de Triomphe : les Japonais ont misé 37 millions d'euros, près de trois fois plus que les Français! Et la Chine?
Le marché mondial du pari hippique est évalué à 100 milliards d'euros par an. Il est encore interdit en Chine mais le gouvernement réfléchit à un modèle de régulation. Tous les opérateurs sont d'accord : le jour où les Chinois pourront parier, c'est un marché potentiel de 30 à 50 milliards. Plusieurs morceaux du puzzle sont déjà là : un intérêt pour les courses et les chevaux, des hippodromes privés, la volonté de relancer l'élevage. Les autorités veulent trouver un moyen de financer la filière hippique, ce qui est justement notre mission. Y parvenez-vous toujours?
Le PMU innove et avance mais ses résultats ne suffisent plus à financer la filière, leader mondial dans les deux disciplines, le galop et le trot. C'est une très belle filière économique mais elle est fragile, et dans le système actuel, le PMU ne parvient plus à la financer à 100%. Elle a devant elle des efforts de réforme importants, comme toutes les grandes industries sportives. Nous, ce dont nous avons besoin, ce sont de belles courses.

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